« Centré sur le client » d’André de Peretti

Rogers a examiné soigneusement comment les spécialistes, quels qu’ils soient, formateurs, pédagogues, thérapeutes, doivent se comporter au moment où ils sont en contact avec leur « client ». Le mot client est caractéristique; substitué à ceux de patient, de malade, et autres mots péjoratifs qui sont vécus comme des marques de supériorité, il indique qu’un client est une personne, quelqu’un qui vient voir une personne dans une visée de liberté. Aussi bien la psychologie, la thérapie de Rogers sera désignée par lui comme « centrée sur le client » (« client-centered »); c’est le titre d’un livre, d’une œuvre (et non pas un chapitre), centrés sur la personne du client, sur son développement.

Ceci suppose que dans le contact avec le client, la personnalité du thérapeute, du formateur soit relativement bien intégrée, relativement « congruente ». Pourquoi? parce que de cette authenticité de la personne pourront venir pour d’autres des chances de démarches véridiques. C’est aussi parce que, dans la mesure où une personne est dans un état d’acception d’elle-même, d’accord à elle-même sur l’ensemble des valeurs définies dans une praxis immédiate, elle n’est pas en état d’agression vis-à-vis d’autrui, en état de censure; elle est « non-défensive »à ce moment. La défensivité que nous introduisons dans notre relation à autrui est souvent, hélas! une manière de nous fuir en nous dérobant à son influence possible; nous sommes bien tranquilles dans un rôle limité derrière lequel nous nous arc-boutons pour tirer des « ficelles ».

Extrait du livre « Liberté et relations humaines » d’André de Peretti